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Editorial n°3, par Anne Besson

Au royaume de la fiction, chez les fans de livres

Par Anne BESSON le 28 mai 2025

Des queues qui s’étirent devant les chapiteaux accueillant des conférences. Tout le monde ne pourra pas y accéder, le public est trop nombreux. D’autres plus longues encore pour gagner le privilège de dire quelques mots à des auteurs et autrices et recueillir leurs signatures. Enormément de monde, lecteurs et lectrices jeunes ou très jeunes, des femmes en majorité mais des hommes également, parfois costumés, souvent portant fièrement des tee-shirts proclamant l’amour des livres, tirant de petits chariots pour pouvoir accumuler davantage d’achats…. On se croirait dans un roman de Jasper Fforde, dans l’univers alternatif qu’il a imaginé autour de la détective littéraire Thursday Next, un monde où la passion pour la fiction est une pratique sociale partagée, où les soldes en librairie déclenchent des émeutes, où Shakespeare est vraiment l’objet d’un culte, contesté par les fans rivaux de Marlowe… Ce monde rêvé, où les amoureux du livre sont partout, existe bien, sous format microcosme, le temps d’un week-end.

Je reviens du festival de littératures de l’imaginaire « Les Imaginales » à Epinal, où je me rends pour chaque édition, pouvant ainsi constater à quel point il croît, combien son public s’étend année après année. Au bord de la Moselle, dans un parc verdoyant ponctué de « Magic Mirrors », s’étend un royaume d’évasion par le livre, un lieu où règne une passion ardente pour la chose écrite, qu’on pourrait parfois croire éteinte, dont on constate au contraire la vitalité bouillonnante auprès de jeunes générations… Ces lectrices vivent de romance et de fantasy, considérant que l’immersion fictionnelle dans d’autres mondes constitue une part majeure de leur existence. Des Bovary peut-être, mais en réseau, échangeant entre elles, se conseillant et se soutenant ; lucides aussi sur l’irréalisme exacerbé de leurs préférences, dans des genres où la magie, les espaces lointains, les royaumes infernaux, gardent toujours fermement le quotidien à distance.

Quand bien même les romans plébiscités, souvent déconsidérés, les aideraient-ils seulement à vivre, ce ne serait déjà pas rien. Mais ils ne sont pas toujours vains ou creux. La star de cette édition était une certaine Rebecca Kuang, qui a publié sous le nom R.F. Kuang en 2022 aux Etats-Unis Babel: Or the Necessity of Violence: An Arcane History of the Oxford Translators' Revolution, best-seller adoré des jeunes lectrices d’Instagram et Tik-Tok. De quoi s’agit-il ? Dans un monde qui ressemble au nôtre à la fin du XIXe siècle, la magie est dans les mots – comme bien souvent – et plus exactement dans la traduction. Elle se niche dans l’interstice entre les langues, dans les nuances de l’une à l’autre, qui ne se perdent pas, mais se transforment : la part d’intraduisible est une puissante énergie. Tous ses exemples, et tous ses spécialistes, sont à Oxford. Ils viennent de partout dans le monde, mais la domination anglaise s’exerce sur chacun. Littéralisant le savoir comme pouvoir, la force des différences culturelles et l’accaparement des richesses, le roman est un brûlot politique sur l’appropriation culturelle et la « nécessité de la violence » contre un capitalisme néo-colonialiste prédateur… Peut-être faut-il toujours se méfier des lectrices en effet !

APPEL À COMMUNICATIONS - Quatrième congrès international SIRFF/ASIFF : Fiction et mensonges

Du 10 au 12 juin 2026 à l'Université d'Edimbourg, Royaume-Uni

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 24 juin 2025

 


APPEL À COMMUNICATIONS - Quatrième congrès international SIRFF/ASIFF : Fiction et mensonges


 

La Société Internationale des Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité /Association for Studies in Fiction and Fictionality invite à soumettre des communications sur le thème « Fiction et mensonges » pour le quatrième congrès international SIRFF/ASIFF.


 

10-12 juin 2026

Université d'Édimbourg, Royaume-Uni

Avec le soutien de la British Society of Aesthetics


 

Conférenciers

- Professeure Eileen John (philosophie, Université de Warwick)

- À confirmer


 

De l'accusation portée par Platon contre les poètes tragiques, qu'il accusait de déformer la vérité, à la célèbre affirmation de Sir Philip Sidney selon laquelle « le poète n'affirme rien et ne ment donc jamais » (Defence of Poesy), en passant par les débats actuels sur la fictionnalité et la factualité, la relation entre fiction et mensonge a toujours été au centre de l'attention des chercheurs. Les créateurs de fiction et les menteurs inventent tous deux des choses et déforment la vérité. Cependant, on suppose traditionnellement que, dans la fiction, l'invention n'est pas trompeuse. Comme l'a souligné Margaret Macdonald (1954, 170), « la conviction induite par une histoire est le résultat d'une entente mutuelle, librement consentie, entre l'auteur et le public. Un conteur ne ment pas et un auditeur normal n'est pas trompé ». Macdonald a proposé que les créateurs de fiction s'engagent plutôt dans un faire-semblant non trompeur (voir également Searle 1975) ; mais d'autres approches distinguent également la fictionnalité et la tromperie, notamment les philosophes qui associent la fiction à une invitation à faire semblant plutôt qu'à croire (Walton 1990 ; Currie 1990 ; Lamarque et Olsen 1994 ; Davies 2012 ; García-Carpintero 2013 ; Lavocat, 2016 ; Stock 2017) et les narratologues qui traitent la fictionnalité comme un mode rhétorique de communication signalant ouvertement la fabrication (Walsh 2007 ; Nielsen, Phelan et Walsh 2015 ; Zetterberg Gjerlevsen 2019). Si les mensonges sont des affirmations visant à tromper, les fictions sont peut-être incapables de mentir (comme certains l'ont soutenu, par exemple Mahon 2019 ; Stokke 2023 ; Marsili 2024 ; voir Dixon 2022a ; 2022b pour une réponse).

 

Cependant, une distinction nette entre fiction et tromperie se heurte à de nombreux défis. Des chercheurs de différentes disciplines ont examiné les nombreuses façons dont les fictions peuvent influencer nos croyances, pour le meilleur comme pour le pire (voir James, Kubo et Lavocat 2023). Même si les fictions ne peuvent pas mentir au sens technique du terme, elles peuvent certainement induire en erreur, insinuer, obscurcir, etc. (pour un aperçu détaillé, voir Fludernik et Packard 2021). Les œuvres de fiction peuvent être des exemples de propagande qui déforment les faits ; il n’est qu’à penser au film JFK (1991) d'Oliver Stone ou au roman State of Fear (2004) de Michael Crichton. La distinction entre fiction et réalité est de plus en plus mise à mal dans la culture actuelle de désinformation et de « fake news », une catégorie qui n'est pas si facile à distinguer des « informations fictives » (Pepp, Sterken et Michaelson 2023).

 

Ce congrès international de trois jours vise à explorer la relation entre fiction et mensonge à partir d'une approche multidisciplinaire et interdisciplinaire, incluant la philosophie, l'histoire et la théorie littéraires, la narratologie, les études cinématographiques et médiatiques, la psychologie et les sciences cognitives. Les propositions peuvent porter sur la fiction en général, ou sur une période historique ou une tradition culturelle particulière. Nous encourageons également les études sur des œuvres fictionnelles issues de divers médias (y compris les jeux vidéo, la bande dessinée, le cinéma et les séries télévisées).

 


Les thèmes possibles incluent, de façon non exhaustive :

·      La possibilité de mentir dans/à travers la fiction

·      Autres modes de tromperie et de dissimulation dans la fiction (dans des œuvres particulières, dans différents médias, etc.)

·      La fiction et la fictionnalité comme (outils de) propagande

·      La relation entre fiction et fake news

·      Les différentes conceptions historiques ou culturelles de la relation entre fiction et mensonge

·      Les représentations de la tromperie dans la fiction (par exemple, narrateurs peu fiables, protagonistes menteurs, faussaires)

·      Les fictions qui (semblent) tromper sur leur propre statut (par exemple, faux documentaires) et, plus généralement, les questions de « cadrage »


 

Remarque : des frais d'inscription à la conférence (réduits pour les étudiants) peuvent être demandés en fonction du résultat des demandes de subvention.


 

Consignes pour la soumission

·      Toutes les propositions doivent être envoyées en pièce jointe au format Word ou pdf à fictionlies26@gmail.com avant le 15 décembre 2025.

·      Communications : les résumés ne doivent pas dépasser 350 mots, en anglais ou en français. Veuillez noter que les sessions prévues pour les présentations d'articles dureront 30 minutes (20 minutes pour la présentation, 10 minutes pour les questions et réponses).

·      Panels : les propositions, en anglais ou en français, ne doivent pas dépasser 500 mots et doivent inclure une description du sujet/thème, les noms/affiliations des participants et de brefs résumés des communications. Les sessions des symposiums dureront 1h30 ou 2 heures selon le programme et ne devraient donc pas compter plus de trois intervenants.

·      Nous encourageons les propositions individuelles et les panels à inclure des membres de groupes sous-représentés dans leurs disciplines, notamment les femmes en philosophie. Les panels en philosophie doivent veiller à ce que la proposition respecte la politique de bonnes pratiques de la British Philosophical Association et de la Society for Women in Philosophy (voir bpa.ac.uk/resources/women-in-philosophy/good-practice). Veuillez également prendre connaissance du programme de directives environnementales et concernant les voyages de la BPA (bpa.ac.uk/policies).

·      Une aide financière peut être accordée pour couvrir les frais de garde d'enfants des intervenants qui en ont besoin. Veuillez-vous renseigner pour plus de détails.

·      Les participants à la conférence doivent devenir membres de l'association SIRFF/ASIFF s'ils ne le sont pas déjà (www.fictionstudies.org).

 

Prix pour les jeunes chercheurs

L'ASIFF/SIRFF décernera un prix au meilleur article rédigé par un jeune chercheur ou une jeune chercheuse (doctorant/doctorante ou chercheur/chercheuse ayant obtenu son doctorat au cours des trois dernières années), qui sera remis lors de la conférence. Le lauréat ou la lauréate recevra une récompense de 1 000 € (euros). Si vous souhaitez être pris en considération pour ce prix, veuillez envoyer votre article complet (3 500 mots maximum/20 000 caractères) avant le 28 février 2026 à fictionlies26@gmail.com. L'article doit être inédit.


Références

Currie, Gregory. 1990. The Nature of Fiction. Cambridge: Cambridge University Press.

Davies, David. 2012. ‘Fictionality, Fictive Utterance, and the Assertive Author’. In Mimesis: Metaphysics, Cognition, Pragmatics, edited by Gregory Currie, Petr Kot’átko, and Martin Pokorný. College Publications.

Dixon, Daisy. 2022a. ‘Lies in Art’. Australasian Journal of Philosophy 100 (1): 25–39.

———. 2022b. ‘Novel Assertions: A Reply to Mahon’. The British Journal of Aesthetics 62 (1): 115–24.

Duprat, Anne, and Lavocat, Françoise, eds. 2010. Fiction et cultures. Nîmes: Lucie éditions.

Fludernik, Monika, and Stephan Packard, eds. 2021. Being Untruthful: Lying, Fiction, and the Non-Factual. Baden-Baden: Ergon Verlag.

García-Carpintero, Manuel. 2013. ‘Norms of Fiction-Making’. The British Journal of Aesthetics 53 (3): 339–57.

James, Alison, Akihiro Kubo, and Françoise Lavocat, eds. 2023. The Routledge Handbook of Fiction and Belief. New York: Routledge.

Lamarque, Peter, and Stein Haugom Olsen. 1994. Truth, Fiction, and Literature: A Philosophical Perspective. Oxford: Clarendon Press.

Lavocat, Françoise. 2016. Fait et Fiction. Pour une frontière. Paris : Le Seuil.

Macdonald, Margaret. 1954. ‘The Language of Fiction’. Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Volumes 28:165–84.

Mahon, James Edwin. 2019. ‘Novels Never Lie’. British Journal of Aesthetics 59 (3): 323–38.

Marsili, Neri. 2024. ‘Fictions That Don’t Tell the Truth’. Philosophical Studies 181 (5): 1025–46.

Nielsen, Henrik Skov, James Phelan, and Richard Walsh. 2015. ‘Ten Theses about Fictionality’. Narrative 23 (1): 61–73.

Pepp, Jessica, Rachel Sterken, and Eliot Michaelson. 2023. ‘Fake News and Fictional News’. In The Routledge Handbook of Fiction and Belief. Routledge.

Searle, John R. 1975. ‘The Logical Status of Fictional Discourse’. New Literary History 6 (2): 319–32.

Stock, Kathleen. 2017. Only Imagine: Fiction, Interpretation and Imagination. Oxford: Oxford University Press.

Stokke, Andreas. 2023. ‘Fictional Force’. Philosophical Studies 180 (10): 3099–3120.

Walsh, Richard. 2007. The Rhetoric of Fictionality: Narrative Theory and the Idea of Fiction. 1st edition. Columbus: Ohio State University Press.

Walton, Kendall L. 1990. Mimesis as Make-Believe: On the Foundations of the Representational Arts. Cambridge, MA: Harvard University Press.

Zetterberg Gjerlevsen, Simona. 2019. ‘Fictionality’. In The Living Handbook of Narratology, edited by Peter Hühn et al. https://www-archiv.fdm.uni-hamburg.de/lhn/node/138.html.

 

 

 







English version




CALL FOR PAPERS - ASIFF/SIRFF Fourth International Congress: Fiction and Lies



The Association for Studies in Fiction and Fictionality / Société Internationale des Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité 

invites submissions on the theme of Fiction and Lies, for the ASIFF/SIRFF Fourth International Congress.

 

10-12 June 2026

University of Edinburgh, UK

Organization: Stacie Friend

 

Supported by the British Society of Aesthetics


Keynote Speakers

-Professor Eileen John (Philosophy, University of Warwick)

-TBD

 

From Plato’s indictment of the tragic poets as misrepresenting the truth, to Sir Philip Sidney’s famous claim in the Defence of Poesy that ‘the Poet, he nothing affirms, and therefore never lieth’, to current debates about fictionality and factuality, the relationship between fiction and lies has been a focus of scholarly attention. Both fiction-makers and liars make things up and misrepresent the truth. But it is traditionally assumed that with fiction, the invention is non-deceptive. As Margaret Macdonald (1954, 170) put the point, ‘The conviction induced by a story is the result of a mutual conspiracy, freely entered into, between author and audience. A storyteller does not lie, nor is a normal auditor deceived’. Macdonald proposed that instead, fiction-makers engage in a non-deceptive pretence of assertion (see also Searle 1975); but other approaches also distinguish between fictionality and deception, from philosophers who associate fiction with an invitation to make-believe rather than to believe (Walton 1990; Currie 1990; Lamarque and Olsen 1994; Davies 2012; García-Carpintero 2013; Lavocat 2016; Stock 2017) to narratologists who treat fictionality as a rhetorical mode of communication that overtly signals fabrication (Walsh 2007; Nielsen, Phelan, and Walsh 2015; Zetterberg Gjerlevsen 2019). If lies are assertions aimed at deception, perhaps fictions are incapable of lying (as some have argued, e.g., Mahon 2019; Stokke 2023; Marsili 2024; see Dixon 2022a; 2022b for a reply).

 

Yet a sharp distinction between fictionality and deception confronts numerous challenges. Scholars across disciplines have considered the many ways in which fictions can affect our beliefs, for good or ill (see James, Kubo, and Lavocat 2023). Even if fictions cannot lie in some technical sense, they can certainly mislead, insinuate, obfuscate and so on (for a detailed overview, see Fludernik and Packard 2021). Works of fiction may be instances of propaganda which misrepresent the facts; think of Oliver Stone’s film JFK (1991) or Michael Crichton’s novel State of Fear (2004). And the distinctions between the fictional and factual are under increasing pressure in the current culture of disinformation and ‘fake news’ – a category not so easy to distinguish from ‘fictional news’ (Pepp, Sterken, and Michaelson 2023).

 

This three-day international conference aims to explore the relationship between fiction and lies from a range of disciplinary and interdisciplinary perspectives, including philosophy, literary history and theory, narratology, film and media studies, psychology and cognitive science. Proposals may address fiction in general, or any historical period or cultural tradition. We also encourage studies of fictional works in a variety of media (including video games, comics, film, and television series).

 

Possible topics include but are not limited to:

 

·      The possibility of lying in/through fiction

·      Other modes of deception and dissimulation in fiction (in particular works, in different media, etc.)

·      Fiction and fictionality as (tools for) propaganda

·      The relationship between fiction and fake news

·      Differing historical or cultural conceptions of the relationship between fiction and lies

·      Representations of deception within fiction (e.g., unreliable narrators, lying protagonists, forgers)

·      Fictions that (seem to) deceive about their own status (e.g., mockumentary), and more generally, questions of ‘framing’

 

Please note: There may be a conference registration fee (discounted for students) depending on the outcome of grant funding applications.

 

Submission guidance

·      All submissions should be sent by attachment in Word or pdf to fictionlies2026@gmail.com by 15 December 2025.

·      Papers: Abstracts should be no longer than 350 words, in English or French. Bear in mind that sessions scheduled for paper presentations will be 30 minutes (20 minutes presentation, 10 minutes questions and answers).

·      Symposia: Proposals, in English or French, should be no longer than 500 words and should include a description of the topic/theme, the names/affiliations of participants and brief abstracts of the papers. Sessions for symposia will be 1.5 hours or 2 hours depending on the schedule and thus should typically have no more than three speakers.

·      We encourage submissions from, and symposia including, members of groups underrepresented in their disciplines, including women in philosophy. Symposia in philosophy should ensure that the proposal follows the Good Practice Policy of the British Philosophical Association and the Society for Women in Philosophy (see bpa.ac.uk/resources/women-in-philosophy/good-practice). Please also take note of the BPA’s Environment/Travel Guideline Scheme (bpa.ac.uk/policies).

·      Funding may be available towards the cost of arranging childcare for speakers who may require it. Please ask for details.

·      Participants in the conference will be expected to become members of the Association if they are not already (www.fictionstudies.org).

 

 

Early career prize

The ASIFF/SIRFF will offer a prize for the best paper by an early-career scholar (doctoral student or scholar who has received their PhD within the last 3 years), to be presented at the conference. The winner will receive a monetary award of €1,000 (euros). If you would like to be considered for this award, please submit your completed conference paper (no more than 3,500 words/20,000 characters) to fictionlies2026@gmail.com by 28 February 2026. The article must be unpublished.

 

 

References

Currie, Gregory. 1990. The Nature of Fiction. Cambridge: Cambridge University Press.

Davies, David. 2012. ‘Fictionality, Fictive Utterance, and the Assertive Author’. In Mimesis: Metaphysics, Cognition, Pragmatics, edited by Gregory Currie, Petr Kot’átko, and Martin Pokorný. College Publications.

Dixon, Daisy. 2022a. ‘Lies in Art’. Australasian Journal of Philosophy 100 (1): 25–39.

———. 2022b. ‘Novel Assertions: A Reply to Mahon’. The British Journal of Aesthetics 62 (1): 115–24.

Duprat, Anne, and Lavocat, Françoise, eds. 2010. Fiction et cultures. Nîmes: Lucie éditions.

Fludernik, Monika, and Stephan Packard, eds. 2021. Being Untruthful: Lying, Fiction, and the Non-Factual. Baden-Baden: Ergon Verlag.

García-Carpintero, Manuel. 2013. ‘Norms of Fiction-Making’. The British Journal of Aesthetics 53 (3): 339–57.

James, Alison, Akihiro Kubo, and Françoise Lavocat, eds. 2023. The Routledge Handbook of Fiction and Belief. New York: Routledge.

Lamarque, Peter, and Stein Haugom Olsen. 1994. Truth, Fiction, and Literature: A Philosophical Perspective. Oxford: Clarendon Press.

Lavocat, Françoise. 2016. Fait et Fiction. Pour une frontière. Paris : Le Seuil.

Macdonald, Margaret. 1954. ‘The Language of Fiction’. Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Volumes 28:165–84.

Mahon, James Edwin. 2019. ‘Novels Never Lie’. British Journal of Aesthetics 59 (3): 323–38.

Marsili, Neri. 2024. ‘Fictions That Don’t Tell the Truth’. Philosophical Studies 181 (5): 1025–46.

Nielsen, Henrik Skov, James Phelan, and Richard Walsh. 2015. ‘Ten Theses about Fictionality’. Narrative 23 (1): 61–73.

Pepp, Jessica, Rachel Sterken, and Eliot Michaelson. 2023. ‘Fake News and Fictional News’. In The Routledge Handbook of Fiction and Belief. Routledge.

Searle, John R. 1975. ‘The Logical Status of Fictional Discourse’. New Literary History 6 (2): 319–32.

Stock, Kathleen. 2017. Only Imagine: Fiction, Interpretation and Imagination. Oxford: Oxford University Press.

Stokke, Andreas. 2023. ‘Fictional Force’. Philosophical Studies 180 (10): 3099–3120.

Walsh, Richard. 2007. The Rhetoric of Fictionality: Narrative Theory and the Idea of Fiction. 1st edition. Columbus: Ohio State University Press.

Walton, Kendall L. 1990. Mimesis as Make-Believe: On the Foundations of the Representational Arts. Cambridge, MA: Harvard University Press.

Zetterberg Gjerlevsen, Simona. 2019. ‘Fictionality’. In The Living Handbook of Narratology, edited by Peter Hühn et al. https://www-archiv.fdm.uni-hamburg.de/lhn/node/138.html.

 

Adhérer à la SIRFF

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 21 juin 2024

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  • 20 euros pour les revenus mensuels compris entre 2000 et 2999 euros
  • 15 euros pour les revenus mensuels compris entre 1000 et 1999 euros
  • 10 euros pour les revenus mensuels inférieurs à 1000 euro.

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Par Anne BESSON le 18 octobre 2024

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À propos

Par Anne BESSON le 15 mars 2024

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La Société Internationale des Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité (SIRFF) a pour but de mettre en relation les chercheurs et les chercheuses sur la fiction dans le monde. 


Elle vise à promouvoir les études sur la fiction, à favoriser les échanges, dans un esprit résolument comparatiste et interdisciplinaire. 

Elle réunit des spécialistes de littérature et de théorie littéraire, de cinéma, de jeux vidéo, des philosophes, des psychologues et des spécialistes de neurosciences. 

Les langues de communication sont le français et l’anglais. 

Le site de la société est bilingue. Le projet initial est issu de la collaboration de Françoise Lavocat (Université Sorbonne nouvelle, France), Alison James (Université de Chicago, Etats-Unis), et Akihiro Kubo (Université de Kwansei Gakuin, Japon). 


L’objectif est d’étendre ce réseau collaboratif au plus grand nombre possible de sphères culturelles et linguistiques. 

Les colloques de la société ont lieu tous les deux ans. 

Dans la mesure du possible, la société organise des séminaires au sein des manifestations scientifiques d’autres grandes sociétés internationales (AILC, MLA, ISSN….).

ATTENTION FICTION ! MONDES IMAGINAIRES, POSSIBLES NARRATIFS ET FICTIONS PENSANTES DE L'ÂGE CLASSIQUE AUX INTELLIGENCES ARTIFICIELLES

Colloque à Cerisy du 19 au 25 juin 2025 organisé par Françoise LAVOCAT et Franck SALAÜN

Par Charlotte KRAUSS le 21 juin 2025

Illustration du colloque "Attention fiction ! Mondes imaginaires, possibles narratifs et fictions pensantes de l'âge classique aux intelligences artificielles" (2025)

D'après Orson Welles, Don Quijote, 1955-1972,
inachevé, sortie posthume en 1992

ATTENTION FICTION !

MONDES IMAGINAIRES, POSSIBLES NARRATIFS ET FICTIONS PENSANTES
DE L'ÂGE CLASSIQUE AUX INTELLIGENCES ARTIFICIELLES


DU JEUDI 19 JUIN (19 H) AU MERCREDI 25 JUIN (14 H) 2025



DIRECTION :

Françoise LAVOCAT, Franck SALAÜN


COMITÉ D'ORGANISATION :

Nathalie KREMER, Anthony MANGEON, Pascal NOUVEL


pour plus d'infos: https://cerisy-colloques.fr/fiction2025/



ARGUMENT :

Longtemps considérée comme contraire au savoir et à l'utile, trompeuse, corruptrice, la fiction a largement pris sa revanche. On lui prête aujourd'hui d'innombrables vertus (pour l'éducation de l'enfant à la sociabilité, pour le développement de l'empathie chez l'individu, pour le soin et même pour la préservation de l'espèce), tant et si bien que la frontière entre le fictif et le réel peut parfois sembler disparaître. Elle dirait aussi bien ou mieux la réalité que le récit historique, elle permettrait au lecteur de développer son sens moral ou d'accéder à la complexité du réel en le plongeant dans des expériences de pensée ou des études de cas.

Ce colloque réunira des écrivains, des universitaires et des comédiens dans le but de dresser un état des lieux des théories et des usages de la fiction, en explorant notamment les oppositions traditionnelles ou plus récentes, les frontières et les intersections. On s'interrogera collectivement sur ce retour en grâce et les éventuels malentendus qu'il pourrait cacher, mais surtout sur la nature de la fiction, ses présupposés anthropologiques et ses multiples potentialités. Les conférences, tables rondes, ateliers et spectacles permettront en particulier d'explorer les mondes imaginaires, les possibles narratifs et les fictions pensantes.


MOTS-CLÉS :

Éducation, Fake news, Fiction, Fictionnalité, Imagination, Intelligence artificielle, Philosophie, Réalité, Récit, Référentialité, Roman, Story-telling, Théâtre, Théorie littéraire


CALENDRIER PROVISOIRE (19/06/2025) :

Jeudi 19 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 20 juin
USAGES ET FRONTIÈRES DE LA FICTION DU XVIe SIÈCLE À AUJOURD'HUI
Matin
Françoise LAVOCAT, Pascal NOUVEL & Franck SALAÜN : Introduction

Présentation de la Société internationale des recherches sur la fiction et la fictionnalité (SIRFF)

Après-midi
Charlotte KRAUSS : Les Cités obscures de Schuiten et Peeters comme fictions pensantes

Les dangers de la fiction, atelier avec l'aide de Luca PENGE

Soirée
Linda GIL : Cunégonde ou Voltaire contre ses interprètes [conférence interactive]


Samedi 21 juin
Matin
TÉMOIGNAGE ET FICTION
Dominique MEMMI : Vers une vengeance des femmes ? Fictions et sciences sociales
Aude DÉRUELLE : Le désir de roman des historiens

Après-midi
L'UNIVERS DU ROMAN SANS FICTION. AUTOUR DU TRAVAIL DE PATRICK DEVILLE
Table ronde et lectures, avec Patrick DEVILLE, Linda GIL, Françoise LAVOCAT et Franck SALAÜN

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : L'équipe de film à l'épreuve du territoire


Dimanche 22 juin
Matin
PENSER DANS ET PAR LA FICTION
Ridha BOULAÂBI : Mise en fiction des enjeux postcoloniaux
Anthony MANGEON : Fictions primates : quand les singes parlent [visioconférence]

Après-midi
ESPACES FICTIONNELS
Franck SALÄUN : Figurer la grande pantomime du Neveu de Rameau, avec Michel TOMAN

À propos de La Blessure et la Soif, avec Pascal NOUVEL, Laurence PLAZENET et Catherine SCHAUB

Soirée
La Blessure et la Soif, lecture par Cassandre VITTU DE KERRAOUL


Lundi 23 juin
Matin
ARBITRAIRE DU TEXTE ET VÉRITÉ DE LA FICTION
Franc SCHUEREWEGEN : Attention fiction d'auteur (sur Racine, entre autres)
Sjef HOUPPERMANS : Impressions d'Afrique de Raymond Roussel
Répondante : Camille BORTIER

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : L'équipe de film à l'épreuve du territoire


Mardi 24 juin
Matin
LES ENJEUX DU RÉCIT
Colas DUFLO : Le "roman politique" au XVIIIe siècle ou la philosophie politique par fiction
Pascal NOUVEL : Histoire, politique et puissance du narratif

Après-midi
Présentation de mise en voix de contes, écrits par les élèves de 6ème du collège Anne Heurgon-Desjardins de Cerisy-la-Salle

FAÇONS DE REPRÉSENTER
Ivan JABLONKA : Représenter le féminicide avec des fictions
Nathalie KREMER & le ZufallKollektiv : Mettre en scène le Pygmalion de Rousseau

Soirée
Pygmalion de Rousseau, spectacle par le ZufallKollektiv (Suisse) : Dominique BOURQUIN, Joséphine DE WECK, Simon LAMBELET, Nicolas MÜLLER et Michel TOMAN


Mercredi 25 juin
Matin
MYSTIFICATIONS, SAVOIRS, DROITS : L'AVENIR DE LA FICTION
Table ronde, puis Rapports d'étonnement des doctorants (coordonnés par Luca PENGE)

Après-midi
DÉPARTS


SOUTIENS :

• Institut universitaire de France (IUF)
• Institut de recherche sur la Renaissance, l'Âge classique et les Lumières (IRCL, UMR 5186)

Boucles : voyages temporels et paradoxes causaux

Colloque internationale à l'Université de Poitiers, 4-6 juin 2025

Par Charlotte KRAUSS le 13 mai 2025

affiche Boucles temporelles idée 4.jpg
Colloque international organisé à l'Université de Poitiers dans le cadre du cycle "Temporalités" (UQAM / Univ. de Bourgogne / Rennes 2 / Paris 8 / Univ. de Bretagne Ouest / Montpellier 3 / Université de Poitiers)

Organisation: Jessy NEAU (Poitiers)


Programme
Université de Poitiers
Salle des Actes, UFR Lettres et Langues

Mercredi 04/06


14h : Ouverture du colloque
14h30 : Boucles et Histoire, boucles et uchronies
• Eric Puisais (Niort): « Et si Schrödinger… variations sur l’uchronie »
• Jean-Jacques Defert (Saint Mary’s): « Slipstreams dans la production culturelle autochtone »

15h40 : Boucles et dystopie
• Isabelle-Rachel Casta (Artois): « Moorcock et Vermes, une cyclicité à glacer le sens : quand le Christ n’est jamais venu et qu’Hitler se met à renaître…»
• Stanislas Derrien (Orléans): « ‘Stasis, but with circulation’ : Désamorcer la boucle, désenrayer le monde dans les "limbotopies" de Jasper Fforde »

17h : Conférence plénière de Françoise Lavocat (Sorbonne Nouvelle): « Narrations circulaires et paradoxe de la fiction »

Jeudi 05/06

9h00 : Macro-boucles : amplitude, cyclicité
• Anne Besson (Artois) : « Le cycle fait-il boucle ?»• Florent Favard (Lorraine), « Évolutions des boucles temporelles sérielles télévisuelles »

11h30 : Macro-boucles II

• Stella Louis (Sorbonne), «Deadpool… ou deadloop? l’exemple d’un personnage à la recherche d’un super-pouvoir narratif pour sortir de la boucle temporelle du MCU et sauver sa propre fiction »
• Sophie Beaulé (Saint Mary’s), «‘Vous êtes ICI’ : spirales et boucles dans le cycle du Pont d’Élisabeth Vonarburg»

13h30 : Itérations, récurrences

• Hélène Machinal (Rennes 2), « Des boucles aux voyages dans le temps : le cas de The Lazarus Project »• Nicole Bastin (Rennes 2), « The Last of Us Part II : la boucle interactive, pivot d’une dissertation sur le traumatisme »
• Marc Ang-Cho (Poitiers), « Deathloop: Le fonctionnement narratif et vidéoludique d’une boucle temporelle aliénante »

16h30 : Conférence plénière d’Elaine Després (UQAM): « Les boucles temporelles télésérielles: quand la contrainte ouvre des espaces de liberté »


Vendredi 06/06
9h00 : Trans-boucles : intertextualité, transfilmicité des boucles

• Denis Mellier (Poitiers), « Hitchcock 24/24 : les cernes et le permanent »
• Alistair Rolls (Newcastle), « Refaire des bords de fleuve : la quasi-gémellité de Fred Vargas »

11h30 : Retro-boucles : destins parallèles et nostalgie
• Jean-François Chassay (UQAM), « New York, la ville aux sentiers qui bifurquent »
• Louis-Paul Willis (UQAT), « Origines du désir : sur la mécanique nostalgique des boucles temporelles »

13h30 : Micro-boucles : suspensions, irruptions
• Charlotte Krauss (Poitiers), « Tourner en boucle : quand la tempête de neige brouille les pistes du temps et de l’espace »
• Anthony Morin-Hébert (UQAM): « Deux minutes plus tard : la latence au quotidien. Compression et démultiplication de la boucle causale »

15h30 : Morpho-boucles : formes et médialités de la boucle

• Alice Letoulat (Poitiers), « Formes du palindrome filmique chez Manoel de Oliveira »
• Camila Navas Andreoni (Poitiers), « Boucles temporelles en bande dessinée : récitatifs, pages blanches, sous-découpage»

17 h : clôture du colloque

Editorial n°2, by Akihiro Kubo

Retour sur le colloque 'Degrés de fictionnalité'

Par Anne BESSON le 24 janvier 2025

Il est tout à fait légitime – et même courant – de parler de « degrés » de fictionnalité. Ne dit-on pas que Le Seigneur des anneaux est plus fictionnel que Le Père Goriot, ou qu’A la recherche du temps perdu l’est moins que le roman de Balzac ? Or, ces usages qui relèvent du langage ordinaire deviennent problématiques dès qu’on tente de définir la nature de la fiction : qu’il s’agisse d’une approche sémantique (fiction comme discours non-référentiel) ou pragmatique (fiction comme feintise partagée), les théoriciens de la fiction adoptent souvent une définition binaire, opposant la fictionnalité à la non-fictionnalité (ou à la factualité). L’hybridité de la fiction a en effet suscité de nombreuses controverses, comme en témoignent les débats autour du statut générique de l’autofiction ou encore de la valeur référentielle des noms propres dans l’œuvre de fiction. C’est pour explorer ces questions épineuses dans une perspective transculturelle et transdisciplinaire que nous avons choisi de consacrer le troisième congrès international de notre société aux « degrés de fictionnalité ».

Ce colloque s’est tenu à l’Université Kwansei Gakuin (Hyogo, Japon) les 18, 19 et 20 octobre 2024, en présentiel et en ligne. Il a rassemblé 77 chercheurs provenant de plus de 15 pays, dont une cinquantaine se sont déplacés pour se rendre sur les deux campus de l’université situés à Osaka et à Nishinomya. Les participants ont pu consulter, en amont, les documents issus des journées d’études organisées par Alison James, Françoise Lavocat et moi-même dans le Centre parisien de l’Université de Chicago, en juin de la même année, et dont l’objectif était de préciser et d’approfondir les enjeux théoriques de cette question. 

Les communications présentées lors de notre colloque ont illustré une grande diversité culturelle et disciplinaire. Elles ont permis de comparer les spécificités narratives des romans autobiographiques ou des autofictions, mais aussi de la SF ou de la fantasy à travers le monde. Nous avons également pu réfléchir au statut du réalisme dans différentes aires culturelles ou nous demander dans quelle mesure les degrés de fictionnalité sont historiques. Si une grande partie des communications portait sur la littérature, d’autres médias ont également été examinés : films, bandes dessinées, jeux vidéo ou encore vidéos sur Youtube. Ces interventions ont exploré non seulement l’hybridité propre à ces supports, mais aussi la transmédialité de la fiction. Les communications consacrées aux questions théoriques se sont révélées aussi nombreuses qu’enrichissantes. Les concepts narratologiques ont été revisités (la métalepse a constitué une session à elle seule). L’approche rhétorique de la fictionnalité, distinguant fiction globale et fiction partielle, a suscité plusieurs débats. Il va sans dire que les réflexions philosophiques ont occupé une place importante dans notre colloque. Contentons nous de signaler que plusieurs communications, s’appuyant sur la philosophie analytique ou sur les sciences cognitives, ont examiné l’hybridité des œuvres fictionnelles sous l’angle des mécanismes et des fonctions de l’imagination ou de la croyance.

Le congrès s’est déroulé en trois sessions parallèles, ce qui a malheureusement empêché les participants d’assister à toutes les communications (cette frustration a partiellement été atténuée grâce aux enregistrements, désormais accessibles aux membres de la société). Nous avons eu aussi le plaisir de nous réunir pour écouter deux conférences plénières. Selon la proposition d’Anne Duprat, la temporalité fictionnelle se caractérise par sa « structure graduelle », qu’elle a explorée dans ses différents états. Cette temporalité qui agit à la fois comme métaphore et modèle du temps réel suggère une ontologie « mobiliste », c’est-à-dire fondée sur les événements. Jean-Marie Schaeffer, quant à lui, est revenu sur les trois définitions classiques de la fiction – sémantique, syntaxique et pragmatique. Il a conclu que seule une définition « faible », issue de l’approche pragmatique impliquant en réalité une exclusion forte de la définition sémantique, permettrait d’apprécier pleinement l’hybridité et les degrés de fictionnalité. Il a également souligné que, du point de vue anthropologique, la fiction est vécue dans une zone psychique où imagination et réalité s’entremêlent. Ajoutons que cette dernière conférence, suivie par un entretien avec Yasusuke Oura, a aussi été l’occasion pour rendre hommage aux deux chercheurs pour leurs contributions majeures à l’étude de la fiction.

A l’hommage s’ajoute un encouragement : depuis le colloque de Chicago, la société décerne un prix destiné à soutenir les chercheuses et chercheurs en début de carrière. Celui de cette année a été décerné à Jeppe Barnwell pour son article stimulant intitulé « Fictionality, Fictionhood, and Fiction – Towards a New Typology of Fictional Invention ». Compte tenu de la grande qualité des autres contributions soumises, le comité a par ailleurs décidé d’honorer Emilio Gianotti, pour « World Hoarding : Hypermodernity and Multiverse Fictions », et Yang Liu, pour « The Spectres of Realism ». La cérémonie de remise des prix s’est déroulée dans une ambiance amicale, à l’occasion du cocktail organisé après une journée riche en réflexions et en échanges. 

Ainsi, ce colloque s’achève avec succès. Je tiens à remercier chaleureusement tous les participants, mes co-organisatrices, Françoise Lavocat et Alison James, le comité de la SIRFF/ASIFF, ainsi que mes amis et mes étudiantes qui ont apporté leur aide précieuse. Comme l’a fait remarquer Françoise Lavocat dans son dernier éditorial, ce colloque marque la fin du cycle lié à la fondation de la société. Le prochain colloque, prévu en 2026, inaugurera une nouvelle étape pour la SIRFF/ASIFF, mais le plaisir de nous retrouver et d’échanger restera inchangé.

Qui a peur de la fiction ?

Par Françoise LAVOCAT le 20 novembre 2024

Workshop au congrès de l’AILC (Association Internationale de Littérature Comparée)

à Dongguk University, Séoul (Corée du Sud)

du 28 juillet au 1er août 2025

--> date limite de soumission: le 14 février 2025

 

Charlotte KRAUSS, Professeure de littérature comparée à l’Université de Poitiers (France)

Françoise LAVOCAT, Professeure de littérature comparée à l’Université Sorbonne nouvelle (France)

charlotte.krauss@univ-poitiers.fr et francoise.lavocat@sorbonne-nouvelle.fr

 

 

 

Peur, mépris, haine, hostilité plus ou moins explicite : les sentiments négatifs à l’égard de la fiction se sont souvent exprimés dans l’histoire de la pensée, notamment en Occident. Les motivations de cette méfiance sont diverses : politiques, religieuses, morales, esthétiques…. Elles se reflètent dans des listes d’œuvres mises à l’index, dans des traités critiques, dans la création d’organismes veillant au respect des bonnes mœurs ou à la protection des mineurs, mais aussi dans des œuvres fictionnelles qui thématisent cette hostilité de manière inquiète, humoristique ou parodique. Si beaucoup a déjà été dit sur Don Quichotte ou Emma Bovary succombant à l’influence de romans d’un genre spécifique considéré comme néfaste, l’objectif de ce workshop est plus général. Il s’agit d’observer l’hostilité générée par la fiction en tant que monde habité de personnages imaginaires, dans différentes aires culturelles et différents médiums : l’apparition d’un nouveau medium, en effet, réactive la peur de l’immersion fictionnelle qui pourrait happer le lecteur. La fiction est accusée de ne pas dire la vérité, de détourner le public d’occupations sérieuses, si ce n’est de pervertir les esprits et d’inspirer des comportements déviants. L’expression d’une l’hostilité envers la fiction s’accompagne en outre souvent d’une préférence marquée pour les faits historiques, l’écriture documentaire ou le récit factuel.

Mais la peur de la fiction a-t-elle toujours été exprimée de la même façon, avec les mêmes arguments, les mêmes images ? Quels sont les contextes et les écoles de pensée qui favorisent la méfiance envers des productions de l’imaginaire ? L’hostilité à l’égard de la fiction est-elle un invariant anthropologique, ou est-elle conjoncturelle, ressurgissant périodiquement à la faveur de régimes autoritaires, de ferveur politique exclusive, de fanatismes religieux, au moment de l’invention de nouveaux médias ou encore, sous la domination de poétiques formalistes ?

L’objet de ce workshop est d’apporter des éléments de réponse à ces questions, en privilégiant des éclairages comparatistes et diachroniques, et en prenant pour objet d’étude soit des ouvrages critiques et philosophiques, soit des œuvres littéraires ou artistiques qui illustrent cette hostilité (qu’elles l’expriment ou la dénoncent ou qu’elles en aient été la cible). Les contributions évoquant des aires culturelles non européennes sont particulièrement bienvenues. Les communications pourront faire appel à l’analyse littéraire, l’analyse du discours, que l’histoire des idées, la traduction et les sciences cognitives.

Les angles d’approches, de façon non exhaustive, pourraient être les suivantes :

- L’analyse des périodes et des contextes qui favorisent l’expression d’une hostilité à la fiction.

- Les modes d’expression de l’hostilité à la fiction, dans des œuvres fictionnelles ou non : arguments, réseaux d’images, modes narratifs.

- L’attaque dirigée contre certains médias (selon les époques, la littérature, le théâtre, le cinéma, la bande dessinée, la télévision, les jeux vidéo), en tant qu’ils sont censés, notamment, favoriser une immersion fictionnelle jugée néfaste ou incontrôlable.

- L’association de l’immersion fictionnelle avec une forme de bêtise, éventuellement associée à l’enfance, à la féminité, au peuple.

- Le lieu commun de la fatigue, voire de l’exaspération à l’égard des stéréotypes supposés de la fiction.

- On pourra également s’interroger sur la dévalorisation implicite que recouvrent certaines catégories littéraires, comme « l’escapisme », l’opposition anglo-saxonne entre « novel » et « romance », ou encore la « distanciation » brechtienne. Des concepts critiques de ce type existent-ils dans d’autres langues ou d’autres cultures ?

- Que recouvre la traduction du mot « fiction » dans d’autres langues ? Certains mots qui la désignent ne recouvrent-ils pas une dévalorisation implicite (avec des idéogrammes signifiant le vide, par exemple ?)

- Comment les lois (à différentes époques et dans différents environnements culturels) attaquent ou défendent-elles la fiction ?

 

 

 

Si vous souhaitez demander des informations, écrivez aux organisatrices du workshop :

 

Charlotte KRAUSS et Françoise LAVOCAT

charlotte.krauss@univ-poitiers.fr et francoise.lavocat@sorbonne-nouvelle.fr

 

Merci de soumettre votre proposition de communication (en français ou en anglais) directement sur le site du congrès, ici :

 

https://icla2025-seoul.kr/en

 

Choisissez (1) la rubrique « Individual Sessions », puis (2) la rubrique « Accepted Open Group Individual Session Proposals », puis (3) le workshop « Who is afraid of fiction ? »

 

La date limite de soumission est le 31 janvier 2025. Les notifications d’acceptation seront envoyées en février.
Catégorie : Membres

Sonia TOUZ

Doctorante à l'Université de Rennes 2, UR APP

Par Anne BESSON le 18 novembre 2024

Discipline : Etudes cinématographiques
Champs de recherche : Esthétique, narratologie transmédiale
Catégorie : Membres

Danielle PASCAL-CASAS

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 28 mai 2024

Chercheuse indépendante (France) 

dpascalcasas@gmail.fr

PhD Temple University, USA

Discipline : Littérature

Champs de recherche :  Langue, littérature, philosophie, sciences humaines et sociales.

Recherches en cours : Fiction et sciences sociales. Fiction et anthropologie. Non-fiction.


Pascal-casas, D. (1983).  El teatro social en la novelística de Juan Marsé. Ph.D .Thèse. Temple University (Philadelphie). University Microfilms International. 234 p.

Pascal-Casas, D. (1984, 13/01). "Reevaluación de la muchacha de la bragas de oro de Juan Marsé". [Conférence] University of Pennsylvania (Philadelphie). 

Pascal-Casas, D.  Lê Ngoc, D. Lacau, M ; Santomauro, A. (1987). ¡300 Millones !1ères. Nathan. 

Pascal-Casas, D.  Lacau, M. (1986-1987). ¡300 Millones ! Vol.1-2. Vidéo Cassettes. Sélection d’émissions de la Télévision Espagnole. Nathan.

Pascal-Casas, D. (1988). « La función estructural del teatro en la novelística de Juan Marsé. » dans Anales de la literatura española contemporánea, n° 1-2, Vol 13 : 119-133.

Pascal-Casas, D. (1989). « París a la hora de España » dans  Hispania, n° 1, Vol. 72 : 179-191.

Pascal-Casas, D. (2023). "L’homo narrans et les variables de ses récits. Essai".  Université de Montpellier. https://santesih.edu.umontpellier.fr/comptes-rendus-douvrages/

Pascal-Casas, D. (2024,16-17 mai). "Le décentrement des récits" [communication]. Colloque international :" Fiction et Sciences sociales". Actes du colloque en voie de publication. Université Paul-Valéry Montpellier 3.

Pascal-Casas, D. (2024 ,25- 26 Octobre). "De l’autofiction genrée en tant que non-fiction, un paradoxe ?" [communication]. Colloque international : "La littérarité de la non-fiction en question". Actes du colloque en voie de publication. Université ukrainienne de Tchernivtsi Yuri Fedkovych en partenariat avec le Centre de recherche sur les médiations- CREM de l’Université de Lorraine.

Pascal-Casas, D. (2024, 22- 23 Novembre). "Une étude de cas : «  Si l’enfant ne réagit pas » d’Eric Chauvier"  [communication]. Festival d’Anthropologie des mondes ordinaires. 8ème édition. Anthropologie-Fiction. Université de Bordeaux. Version éditoriale publiée sous l’intitulé : « L’écho des voix dans l’univers narratif de l’anthropologie dite ordinaire. Une étude de cas : Si l’enfant ne réagit pas d’Éric Chauvier » https://antropologiabordeaux.wordpress.com/2025/03/12/lecho-des-voix-dans-lunivers-narratif-de-lanthropologie-dite-ordinaire/



Catégorie : Membres

Marion DELARCHE

Par Anne BESSON le 12 mars 2025

Doctorante, EHESS - Centre Chine Corée Japon

marion.delarche@ehess.fr

Discipline : Littérature

Champ de recherche : Littérature coréenne

Mots-clés : Cinéma, Fiction et média, Romans, Réalisme, Sociologie

Avatars, Assistants, Chatbots. New Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)

Warsaw, 8-9 April

Par Anne BESSON le 11 mars 2025

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The Institute of Literary Research of the Polish Academy of Sciences, Warsaw, April 8–9 2025Conference partner: The Games Studies Research Centre, The University of Silesia, Katowice   
Avatars, Assistants, Chatbots.New Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)

https://sdnh.uw.edu.pl/en/2024/12/conference-avatars-assistants-chatbots-new-fictional-characters-in-contemporary-culture-from-literature-to-new-media/

 
The Department of Historical Poetics and the Center for Digital Humanities at the Institute of Literary Research, Polish Academy of Sciences cordially invite you to the international conference “Avatars, Assistants, Chatbots. Fictional Characters in Contemporary Culture (From Literature to New Media)”.
The conference aims to reflect on the status of a technological fictional entity in various practices of contemporary multi-media culture. The collective imagination holds firmly cyborgs, androids, and xenomorphs. The interactive technological entities with anthropomorphic characteristics pose a new challenge for cultural, media, and literary reflection on fictional creations. The development of technology and the media revolution gave rise to the emergence of previously unprecedented classes of entities, starting with virtual assistants providing support in the use of digital devices, avatars as real people's identities, and ending with the famous Chat GTP. They radically change the existing concepts of ontology and the identity of a fictional character, transform the definition of fiction, and complicate the relationship between the recipient of fiction and the character immersed in fiction. Moreover, the culture of convergence has enabled the appearance of characters functioning in complementary stories across media (Thon 2016). Transfictionality (Saint-Gelais 2011) allows them to appear in various extensions of earlier fiction. We want to reflect on the ontology of these digital companions of today’s participants in digital culture and their relationships with the protagonists of printed and digital literature to recognize potential similarities between them and fundamental differences. The principles and effects of various interactions with the technological “other” also seem to demand profound discussion, starting from using avatars in digital media, through the problems of digital translation, to the consequences of these interactions for communication theory (Meadows 2008). 
One of the consequences of these uses of avatars is also the process of blurring the border between participants in fictional events, and the inhabitants of fictional worlds (Maj 2019) and their recipients/ users (in video games, digital literature, virtual or augmented reality, digital applications and utility programs). The process of becoming the protagonist of a story often takes place in real time via streaming on social media, and it achieves global reach. Activating the recipient and including him in the world of narrative (in printed and digital literature (Winiecka 2020) and video games (Kłosiński 2018)) can be grasped in its fluctuating, historical forms (cf. various strategies of addressing the addressee in literary communication, narrative genres and forms based on the implied presence of the listener). Another area of reflection may be the analysis of techniques for breaking the fourth wall (Brown 2013) and metaleptic procedures (Hanebeck 2017), aimed at questioning the division of the roles of the fictional character and the recipient of fiction (in literature and the visual arts). Worth considering are also experiments with the embodiment of the recipient as a category in both the construction of a multimedia text and the environment of its reception.Literary scholars, media scholars, designers, and video game researchers interested in the practices and forms of multimedia digital culture are kindly invited to discuss these issues of contemporary culture.
Special guests include:
prof. Alice Bell (Sheffield Hallam University)prof. Jan-Noël Thon (Universität Osnabrück)dr hab. Michał Kłosiński (Uniwersytet Śląski)

Paiement de la cotisation

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Par Anne BESSON le 13 octobre 2024

Publication : Alison James, Akihiro Kubo, Françoise Lavocat (dir.), The Routledge Handbook of Fiction and Belief

Londres, Routledge, 2023

Par Anne BESSON le 15 octobre 2024

The Routledge Handbook of Fiction and Belief offers a fresh reevaluation of the relationship between fiction and belief, surveying key debates and perspectives from a range of disciplines including narrative and cultural studies, science, religion, and politics. This volume draws on global, cutting edge research and theory to investigate the historically variable understandings of fictionality, and allows readers to grasp the role of fictions in our understanding of the world.

This interdisciplinary approach provides a thorough introduction to the fundamental themes of:

Theoretical and Philosophical Perspectives on Fiction
Fiction, Fact, and Science
Social Effects and Uses of Fiction
Fiction and Politics
Fiction and Religion

Questioning how fictions in fact shape, mediate or distort our beliefs about the real world, essays in this volume outline the state of theoretical debates from the perspectives of literary theory, philosophy, sociology, religious studies, history, and the cognitive sciences. It aims to take stock of the real or supposed effects that fiction has on the world, and to offer a wide-reaching reflection on the implications of belief in fictions in the so-called “post-truth” era

Contents

Introduction

Alison James, Akihiro Kubo, and Françoise Lavocat

Part I: Believing in Fiction: Philosophical and Theoretical Perspectives

Belief, Imagination, and the Nature of Fiction

Stacie Friend

The "Willing Suspension of Disbelief": The Long History of a Short Phrase

Nicholas Paige

The Fictionality of Games and the Ludic Nature of Fiction: Make-believe, Immersion, Play

Marie-Laure Ryan

Fictional Emotions and Belief

Eva-Maria Konrad

Fictional Characters and Belief

Thomas Pavel

Fictionality, the Zone of Generic Fiction, and the Allure of Unreliable Narration

James Phelan

Belief is a Mess. That Makes it Good for Fiction. (A Perspective from Cognitive Literary Theory)

Lisa Zunshine

Fiction and Historiography

Annick Louis

Fiction and Scientific Knowledge

Adam Toon

Learning from Fiction

Gregory Currie, Heather Ferguson, Jacopo Frascaroli, Stacie Friend, Kayleigh Green, and Lena Wimmer

Part II: From Fiction to Belief: Social and Political Effects

Do Fictions Impact People’s Beliefs? A Critical View

Nicolas Baumard and Edgar Dubourg

The Impact of Fiction on Beliefs about Gender

Vera Nünning

Implicit Bias, Fiction, and Belief

Kris Goffin and Agnes Moors

Children’s Ideas about Stories and about Reality

Ayse Payir and Paul L. Harris

From Suspension of Disbelief to Production of Belief: The Case of Alternate Reality Games

Patrick Jagoda

Interactive Environments and Fictional Engagement

Olivier Caïra

Fake News and Fictional News

Jessica Pepp, Rachel Sterken and Eliot Michaelson

Trust, Credulity, and Speech

Philippe Roussin

Literature on Credit: Fiction and the Fiduciary Paradigm

Emmanuel Bouju

Fifth Generation Fictionality? Fiction, Politics, War

Henrik Zetterberg-Nielsen

Uses of Fantasy Fiction in Contemporary Political Mobilization

Anne Besson

Fiction, Belief, and Postcolonial Criticism

Alok Yadav

Can Fictions Predict the Future?

Anne Duprat

Dystopian Fictions and Contemporary Fears

Jean-Paul Engélibert

Fiction, Belief, and Climate Change: Paratexts, Skeptics, and Objects of Care

Erin James

Part III: Fiction and Religious Belief

Greek Mythology: Discourse, Belief, and Ritual Action

Claude Calame

Fiction and Belief: Approaching Medieval Latin Christendom

Julie Orlemanski

Literary Fictions, Religious "Fables," and Unbelief in the West

Nicolas Correard

Saints, Between Faith, Belief, and Fiction

Barbara Selmeci Castioni

The Role of Fiction in Buddhist Hagiography: The Case of Shinran

Markus Rüsch

Fiction and Belief in Ancient and Early Medieval India

Isabelle Ratié

Fiction, Religion, and Pre-Modern Arab-Islamic Literature (8th–18th Centuries)

Aboubakr Chraïbi

Fiction against Belief and Belief in Fiction in Modern Arabic Literature

Ève de Dampierre-Noiray

On Jewish Fiction and Belief: Duplicity, Parables, Confession

Sarah Hammerschlag

Religious Uses of Fantasy Fiction

Markus Altena Davidsen

Fake Cults, Hyper-Real Religions, Virtual Beliefs at the Crossroads of Fiction, the Sacred, and Technology

Lionel Obadia

Alison James is Professor of French at the University of Chicago. Her research interests include the Oulipo group, the contemporary novel, theories and representations of everyday life, documentary literature, and questions of fact and fiction.

Akihiro Kubo is Professor of French Literature at Kwansei Gakuin University. His research interests focus on twentieth-century French literature and theories of literature.

Françoise Lavocat is Professor of Comparative Literature at the Université Sorbonne Nouvelle. She received an honorary doctorate in Humane Letters from the University of Chicago, and is a member of the Institut Universitaire de France as well as a member and section chair in the Academia Europaea.

Catégorie : Événements

« Littératures de l'imaginaire et Théories de la fiction »

Par Anne BESSON le 27 janvier 2025

Editorial n°1, par Françoise Lavocat

Par Françoise LAVOCAT le 15 octobre 2024

Sur un banc ensoleillé, au milieu des bâtisses néo-gothiques couvertes de lierre de l’Université de Chicago, au faux air de quelque palais de fantasy, la Société de Recherches sur la Fiction et la Fctionnalité est née d’une conversation, entre Alison James et moi-même. Nos ambitions étant d’emblée rien moins que planétaires, nous avons tout de suite voulu élargir notre duo à une personne d’un pays non européen et non anglophone, où les recherches sur la fictionnalité existaient significativement. Akihiro Kubo, à l’époque de l’Institut de Recherches sur les Humanités de l’Université de Kyoto, maintenant professeur à l’Université de Kwansei Gakuin (non loin de Kobé), traducteur de Jean-Marie Schaeffer et de Gérard Genette, est devenu le deuxième vice-président de la société. Entre 2019 et 2024, trois congrès se sont déroulés, organisés par nous trois, dans nos lieux d’exercice : à Paris, à la Sorbonne nouvelle, en novembre 2019 (« Can Fiction change the World? »), puis à l’Université de Chicago en mars 2021 (« Impossible fictions »), et dans quelques jours, fin octobre 2024, à l’Université de Kwansei Gakuin (« Degrees of fictionality »). Les deux premiers colloques sont publiés (le premier sur papier, le second en ligne), nous avons réalisé un handbook, Fiction and Belief (Routledge, 2023).

             Le cycle lié à la fondation de la société se clôt. Le prochain colloque, en 2026, ne sera pas organisé par un des membres du trio originel ; un nouveau site internet, plus beau et plus professionnel, voit le jour ; un projet de revue se précise. Avec 176 membres, la relève se dessine, la prospérité de la société semble assurée. Certes, nous aimerions plus de membres venant des pays d’Afrique, d’Amérique latine, du monde arabe et d’Asie (nous avons quelques membres japonais et chinois, fort actifs, mais hélas en nombre insuffisant, et aucun coréen ou coréenne, ni d’aucun autre pays d’Asie). Les pays d’Europe sont eux-mêmes inégalement représentés, trop peu de membres appartenant à ceux du sud et de l’est. Nous ne désespérerons jamais de combler ces blancs.

            Des recherches et des colloques sur la fiction et la fictionnalité (les personnages, la métalepse, les mondes possibles, les fake-news…) se déroulent partout. Mais trop souvent, surtout en sciences humaines, les frontières entre les disciplines et les pays, même proches, dressent une forteresse impénétrable autour des travaux de leurs membres, réalisés dans la langue nationale et se contentant d’une audience de proximité. Plus largement, si le besoin presque universel de fiction ne suscite pas nécessairement de l’intérêt pour une réflexion savante sur cet usage de l’imaginaire, nombreux sont ceux et celles qui s’interrogent sur la différence entre réalité et fiction, sur le rapport entre fiction et mensonge. On se félicite de ce que la fiction envahisse le monde, ou, au contraire, on s’en alarme, on s’inquiète de son repli et de l’hostilité qui s’exprime à son égard. Pourquoi ne pas échanger des informations et des idées ? Participer à des discussions dans un cercle élargi, international ? Se connaître et faire connaître ce qu’on écrit et ce qu’on pense ?

            Puissent ce nouveau site et la revue qui s’annonce inviter encore davantage au partage des idées et des recherches, mais aussi à l’amour de la fiction.  

Catégorie : Membres

Le Bureau

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 21 juin 2024

Présidente : Françoise Lavocat (Université Sorbonne nouvelle)

Vices-présidents : Alison James (Université de Chicago) et Akihiro Kubo (Université de Kwansei Gakuin)

Secrétaire générale : Anne Besson (Université d'Artois)

Secrétaire général adjoint : Nicholas Paige (Berkeley)

Trésorière : Charlotte Krauss (Université de Poitiers)

Chargé de la communication numérique : Edgar Dubourg (doctorant Ulm)

Alison James, Françoise Lavocat, Anne Besson, Akihiro Kubo & Charlotte Krauss lors du congrès de fondation de la SIRFF, Paris, Nov. 2019.

Catégorie : Membres

Charlotte KRAUSS

Professeure de littérature comparée à l'Université de Poitiers

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 29 mai 2024

Catégorie : Membres

Teresa MARTES

Par prénom Modérateur le 24 janvier 2025

Catégorie : Membres

Juulia JAULIMO

Par prénom Modérateur le 24 janvier 2025

doctoral student, University of Helsinki, Justus Liebig Universität Giessen

juulia.jaulimo@helsinki.fi

Discipline : Comparative Literature

Champ de recherche : Philosophy and literature, critical theory, modernism

Mots-clés : Esthétique, Immersion, Mondes possibles, Narratologie, Philosophie, Référence, Romans, Vérité

Colloque international Degrees of Fictionality / Degrés de fictionnalité

Troisième colloque international de la SIRFF / ASIFF Friday October 18–Sunday October 20, 2024 Kwansei Gakuin University

Par Anne BESSON le 9 octobre 2024

Catégorie : Membres

Chloé CHAUDET

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 28 mai 2024

Enseignante-chercheuse à l’Université Clermont Auvergne

chloe.chaudet7@gmail.com

Discipline : Littérature générale et comparée

Champs de recherche : Littérature et politique ; littérature et mondialisation ; conspiracy studies ; manifestations transmédiales de la fiction

Pour en savoir plus : https://www.cerilac.fr/pages/chaudet-chloe

Catégorie : Membres

Thomas ARCISZEWSKI

Par ADMIN SIRFF/ASIFF le 24 janvier 2025

Chercheur, Aix Marseille Université



thomas.arciszewski@univ-amu.fr

Discipline : Psychologie sociale

Champ de recherche : psychologie de la connaissance

Website : https://centrepsycle-amu.fr/membres/thomas.arciszewski

Mots-clés : Croyance, Sciences cognitives, Fait et Fiction, Apprendre par la fiction, Psychologie

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